À Madison, mes tuteurs Rotariens, John et Kitty Youngquist, m’ont intégré à la vie américaine et rotarienne : week-ends de barbecues de collectes de fonds, réunions Rotary et échanges avec d’autres clubs. En tant que femme métisse et ingénieure dans l’une des meilleures universités de génie chimique, j’ai sans doute incarné une autre image de la France qu’Edith Piaf… Un an supplémentaire m’a permis de soutenir mon mémoire de master en génie chimique et informatique.
De retour à Paris en 1989, j’ai débuté chez Procter & Gamble, où mon bilinguisme et mon double diplôme d’ingénieur ont été valorisés. L’anglais est devenu ma langue de travail, de la R&D au conseil international, jusque lors d’un récent séjour de cinq ans à Boston.
Invitée par le Rotary-Club de Paris puis par mon club d’origine à Nancy, j’ai retrouvé d’anciens boursiers grâce l’association des boursiers de la Fondation Rotary (ABFR) pendant 2 ans. Hélas, le lien s’est distendu faute de relais. J’ai toujours eu le sentiment de ne pas avoir suffisamment rendu au Rotary en France.
Travaillant dans le domaine du knowledge management et de la création de communautés de partage de connaissances, je me dis qu’il est aujourd’hui possible d’imaginer de rebâtir d’autres liens entre les boursiers et le Rotary, et d’exploiter la puissance pédagogique phénoménale du digital et de l’intelligence artificielle. En cette période troublée, notre vécu de boursiers, ainsi qu’un mode d’interpellation adapté, pourraient fournir des clés supplémentaires de compréhension de nos différences et favoriser les dialogues de paix. Je suis persuadée que nous sommes certainement très nombreux à vouloir contribuer aux mêmes valeurs que celles de notre jeunesse, la flamme de nos 20 ans ne s’étant pas éteinte : nous avions tous été sélectionnés pour cela …