D’un caractère plutôt timide lorsqu’elle était au lycée, la Nancéienne s’est révélée lors de son séjour d’un an aux Etats-Unis. Aujourd’hui encore, elle n’a pas oublié les ailes que lui ont données ces échanges.
« Rotary mode d’emploi ». Il serait aventureux d’imaginer que le petit fascicule qui détaille en cinquantaine de pages les rouages du Rotary se trouve sur la table de chevet de Camille Erbstein. Mais il est fort à parier que la jeune la Nancéienne connait de longtemps le programme Youth Exchange. La fille aînée de Jean-Christophe Erbstein et sa famille ont accueilli en 2006 une jeune Japonaise. « J'ai beaucoup discuté avec elle », témoigne la jeune femme.
A l’époque, âgée de 17 ans, Camille est particulièrement timide. « Une timidité maladive », explique-t-elle. La jeune Nancéienne veut faire face. Elle franchit un premier pas en effectuant en Autriche un échange d'été pendant un mois. « Je n’étais pas partie rassurée mais j’ai adoré l’expérience. Au départ, j'avais peur de la barrière de la langue, de partir aussi longtemps. » Camille parle finalement de révélation. « Ça m’a permis de cheminer sur un projet d’une année. »
En 2007, elle part pour la Pennsylvanie, aux Etats-Unis. Un voyage « nécessaire ». Pour elle mais aussi pour les autres, pour montrer qu'elle est capable, qu'elle n'est pas enfermée dans cette timidité. « C’était une manière de partir à zéro ».
La démarche est salvatrice. En rentrant, Camille a gagné ce sentiment de pouvoir tout faire, de ne plus avoir de barrières.
Même si elle reste parfois introvertie, elle n'a plus peur d'aller vers les autres. Camille garde aussi de cette époque de nombreuses anecdotes. « J'ai rejoint la troupe de théâtre du lycée qui montait "little women" ou Les 4 filles du March. J'ai passé les auditions pour un des rôles principal mais mon accent français était encore trop prononcé. On m'a donc donné le rôle d'une "French maid" qui avait quelques répliques. A la fin, une spectatrice est venue me féliciter pour mon magnifique accent français. Elle était un peu déçue quand je lui ai répliqué que "j'étais française. »
Aujourd'hui, tandis qu'elle travaille dans une association nancéienne qui accompagne les jeunes en difficulté grâce au mentorat, elle aide à son tour ces étudiants à se projeter, à ouvrir des destins et des envies.
Cela fait écho à son parcours et ouvre les perspectives d’un chemin à suivre. Chacun à sa manière. Avec ses moyens et ses aspirations.