Didier Apostolo, président du RC-Nancy Émile Gallé a célébré le fruit de quatre années de mobilisation de son club au service d’un rêve : financer un séquenceur de dernière génération au profit de l’Institut de cancérologie de Lorraine.

En présence des instances du District rotarien, de nombreux présidents et de Rotariens suivant l’événement sur YouTube, l’outil a été remis à l’ICL au service des patients de la Grande région.

Il a fallu la présence d’un ancien président du Rotary international. Pas moins. Mark Maloney est venu, en personne, porter sur les fonts baptismaux la mise en place d’un Séquenceur à l’Institut de cancérologie de Lorraine. Une machine de pointe qui place désormais l’ICL parmi les premiers de France et dans le monde, face à la lutte et la recherche contre le cancer. Pour en arriver là, il a fallu trouver les 250 000€ indispensables à l’achat et l’idée de financer cet équipement est née au RC-Nancy Émile Gallé. Le club a collecté en fonction de ses moyens, réunissant jusqu’à 10 000€ après quatre années de constance au chevet de ce projet. Mais seul, il manquait de surface financière pour parvenir à l’objectif. C’est alors que le Gouverneur du District Pascal Péran s’est, l’an passé, résolu à faire de ce projet une cause districale, avec en point de mire un « Global grant ».

A peine un an après l’engagement de cette campagne de conviction qui a fait mouche, Pascal Péran a, lors de la cérémonie de l’ICL, pu témoigner de l’exceptionnelle mobilisation de 51 des clubs, dont deux Rotaract du District. Ensemble, ils ont collecté 66 000€. En face, les clubs contacts de Belgique, d’Allemagne et d’Italie ont apporté plus de 30 000€. La bourse de base étant ainsi constituée, le dossier de “Global grant“ a pu être adressé à la Fondation du Rotary, en sachant que le District y allait de 101 000$ à travers son propre fonds. Evanston a apporté dans la corbeille 81 000$, permettant ainsi de boucler le tour de table. Dès l’été le feu vert a été donné par la Fondation, mais subsistaient quelques écueils à contourner : la mobilisation des fonds en dollars et euros croisés en prenant en compte les taux de change ; la nécessité d’aller vite, car les prix du Séquenceur se sont mis à flamber. La course de fond entamée par Émile Gallé, s’est achevée en épreuve de vitesse…avec haies ! Mais à l’arrivée, le contrat a été rempli dans les temps, dans les limites de l’enveloppe et le Professeur Didier Peiffert, directeur général de l’ICL, ainsi que le professeur Jean-Louis Merlin ont pu se réjouir de désormais disposer de l’outil de pointe.

Mark Maloney s’est re-connecté au District

Mark Maloney, en homme de l’Alabama avait voulu que son slogan de Président du RI soit « Rotary connect the world ». Or, en considérant le succès de l’opération Séquenceur il a, de façon subtile, indiqué « on pourrait penser qu’il s’agit là d’une affaire d’Europe de l’ouest, mais grâce à l’intervention de la Fondation, ce sont les moyens du monde qui sont venus épauler cette cause humaine et ont ainsi connecté l’initiative de Nancy au monde. Sans le Rotary il n’y aurait pas eu de Séquenceur et sans la Fondation cela n’aurait pas été possible. Je remercie tous les clubs d’avoir donné vie et réalité à mon slogan présidentiel ».  En venant en terre de District 1790 Mark Maloney a honoré sa parole, car il devait être parmi nous voilà deux ans et demi. Las ! La Covid a entravé son ambition, pas sa détermination. Le voici donc à Nancy où il se plait à rappeler qu’en 1970 s’est imposée la notion de « doing good in the world » en tant qu’objectif du Rotary. Il a en personne pu constater que la formule ne se contente pas d’en être une, comme Antoine Puzo, la tête et le cœur battant du projet Séquenceur a pu le faire remarquer : « Nous avons vécu une très belle aventure qui a abouti et a contribué à faire tourner la roue du Rotary. Dès le départ, nous avons bénéficié du soutien du regretté Bernard Thibaut pour conduire cette vaste opération, qui permet d’offrir un appareil performant et évolutif à l’ICL. » En manifestant l’honneur de recevoir Mark Maloney qu’il ressent, Vincent Pommier actuel Gouverneur du District 1790 a célébré « le rêve devenu réalité du RC-Nancy Émile Gallé. Ce club a connu le succès grâce à l’exceptionnelle mobilisation de centaines de Rotariens. » Lors de son intervention Pascal Péran a donné le palmarès de cette mobilisation en rappelant que « le RC-Émile Gallé a apporté 10 000€, le club allemand de Villingen-Schwenningen 7 500€ et le RC-Gérardmer 4 000€. Je remercie Antoine Puzo, du RC-Nancy Émile Gallé pour son engagement dans la durée, le professeur Merlin et le past-Président du RC-Thionville Jean-Paul Régin pour l’indispensable contribution professionnelle à la constitution de la partie scientifique du dossier de “Global grant“ et Bruno Vernin, notre responsable Fondation du District. Enfin un grand bravo à Yves Samuel, qui à la faveur d’un passage par Evanston a pu contribuer à l’avancement dudit dossier. »

Un traitement adapté

« Le “next generation sequencing“ (NGS) permet d'adapter les traitements sur mesure pour les patients » a indiqué Jean-Louis Merlin. Le séquenceur diagnostic moléculaire connait de plus en plus de demande, aussi "je remercie toute l'équipe qui travaille avec moi sans qui ces contributions ne pourraient avoir lieu. Médecins biologiques, pathologistes, ingénieurs, techniciens et techniciennes, nous permettent de progresser. » Cet appareil acquis grâce la mobilisation des Rotariens sans frontière permet de détecter ou de suivre, par une simple prise de sang (biopsie liquide) l’évolution des cancers par séquençages des nucléotides de l’ADN tumoral circulant et donc d’éviter des biopsies de tissus, bien plus invasives et dangereuses. Car comme l’a indiqué le Pr Jean-Louis Merlin : « autrefois, à la suite d’un prélèvement de tumeur chez cent personnes, le même traitement était ensuite appliqué à chacun des patients. Les recherches menées sur l’ADN nous ont permis de constater que des mutations interviennent et que les traitements à indiquer ne sont pas identiques chez tous les porteurs. Grâce au séquençage, nous sommes en mesure de constater ces mutations et d’appliquer ensuite un traitement adapté. » Doté de ce nouvel outil qu’est le Séquenceur l’ICL sera bien en mesure de contribuer à « changer des vies en Lorraine. »

Gilbert Mayer